Shame on you....
A la terrasse du café, j' attends ma grande fille. Il y a du soleil. Je regarde tout ce monde .Monter , descendre, remonter le Cours...
A coté de moi, une mère et ses deux filles..14,15 ans et 17,18...la mère mince, jolie, super sapée...l' ainée , le portrait de sa mère...la plus jeune, hésitant entre adolescence et adulte en devenir..entre se montrer et se cacher...entre parler fort et silence ..mal à l 'aise..
Les voir me dérange .... brusquement , me revient ce jour là ....chez une amie de maman...j' ai moi aussi 14,15 ans...l' adolescence d' avant..sans charme, sans possibilité, peut être même encore en chaussettes hautes ...je ne sais plus....ma mère, ma soeur...
Deux garçons sont là...ils tournent autour de ma soeur..je regarde un peu triste..encore une fois ,je me sens sale et moche...en même temps leur cirque m' amuse...
Il est presque l' heure de partir..ils s' approchent de moi, me parlent, me font quelques compliments, me racontent je ne sais plus quoi..." dis avant de partir ,tu nous donnes ton téléphone ? " , " bien sur, bien sur "...et la petite voix qui me dit...tu vois ,toi aussi...
Arrivée dans la voiture..."Qu' est ce qu' ils te voulaient ?" ..."Euh..rien ".."Tu ne leur as pas donné notre numéro, parce qu 'ils étaient vraiment collants...".Silence.
Bien sur, ils ont appelé..bien sur, ils ont demandé à parler à ma soeur...
Et là, installée tranquillement sur le Cours, sans prévenir..la meme honte, le même coeur comme un miroir cassé en mille morceaux, coupant...le rouge brûlant mes joues...je suis redevenue la jeune fille ...et j ' ai compris ,que de ce petit moment, somme toute quelconque , j' avais bâti une part de ma souffrance ...
Encore un petit moment " oublié "....
je semble raconter mon histoire facilement..il n' en est rien..j' ai eu du mal à trouver les mots...tapant sur mon clavier, je sens en moi le mal fait...le mal que je me suis fait ...et je ne me remets pas qu' une telle anecdote si stupide (si je regarde lucidement) , ai eu cet impact...comme j ' étais fragile et comme j' étais obéissante...
Surement que le mal était déjà là...mais à bien y réfléchir, cemoment a été pour moi une confirmation ....
Françoise hardy tous les garcons et le filles de mon a?ge
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